Au plus fort de la 2ème vague, en plein tournage du film, le réalisateur de «Ceci n’est pas un complot»  lance un appel sur son compte Facebook. Nous sommes quelques semaines avant la sortie du film, le 12 novembre 2020. Le projet était connu, des interviews avaient été données dans la presse, une opération de crowfunding avait été lancée (avec beaucoup de succès) et le réalisateur s’exprimait sur les réseaux sociaux:

 

«Je suis déçu

En pleine réalisation de mon docu, on m’envoie de nombreux témoignages de gens arrivés à l’hôpital pour un problème cardiaque, un cancer ou… pour accoucher. Testée positive à son arrivée, la patiente serait étiquetée Covid, ce qui ferait gonfler les chiffres des hospitalisations, dont les médias nous rabâchent les oreilles. C’est donc une manipulation ? Cela ne semble pas avéré. Les témoignages que je reçois sont souvent des copié-collés dont l’origine est introuvable, voire douteuse. Quand mon équipe parvient à identifier un témoignage plausible et documenté, la personne refuse de témoigner, par crainte de … de quoi ? Par crainte de dire la vérité ? Nous avons besoin d’hommes et de femmes hardi.e.s pour questionner le discours officiel. Je veux bien prendre des risques, mais sans témoignages étayés face caméra, je suis nu. Réponse en MP à Mathilde de Kerchove ou Caroline Renaudière si vous avez des pistes solides et des documents probants. Merci !»

Les médias nous rabâcheraient les oreilles?

Pour bien situer le contexte, examinons ensemble les courbes des hospitalisations en cours liées au Covid («ICU» désignant les soins intensifs, ce que les Français appellent «unités de réanimation»). En gros, le 12 novembre la Belgique était en train de passer le pic de la 2ème vague. Le nombre de nouvelles admissions commençait enfin à diminuer. Depuis le début de la pandémie, c’était la période où il y avait le plus de patients covid dans les hôpitaux belges.

Notons que ces chiffres sont disponibles au jour le jour pour tout un chacun et donc à fortiori pour le réalisateur d’un docu. Et pour qui à l’époque s’interrogeait si les médias de son pays (nul n’est prophète…) n’exagéraient pas un peu,  quantité d’experts faisaient le point sur la pandémie. Écoutons par exemple le témoignage d’un médecin suisse , le Dr N Blondel de l’Hôpital de Fribourg (2 novembre 2020). Non, cette affaire de 2ème vague, n’était pas un montage médiatique belgo-belge : c’était un immense drame.

Le 12 novembre 2020, donc, le réalisateur lançait donc un appel depuis son compte Facebook: «les chiffres des hospitalisations, dont les médias nous rabâchent les oreilles (…)  sans témoignages étayés face caméra, je suis nu.».

Quand on ne trouve pas de témoignages crédibles allant dans le sens du récit prévu, est-ce parce que les témoins craignent quelque chose ou parce qu’ils n’existent pas ?

Grompf