32:09 – L’auteur nous révèle ce qui semble être un propos franchement mensonger de la part de la RTBF, lors du JT du 9 mai 2020. Voyons plutôt.

Commençons par voir l’extrait de «Ceci n’est pas un complot.»


Cela semble pour le moins accablant pour la RTBF et ses journalistes.

Regardons maintenant l’extrait original du JT en question :

 

Une simple comparaison entre ces 2 extraits révèle déjà beaucoup de choses. La RTBF s’était déjà expliqué à ce sujet lors de la sortie du film, «débunkant» ce passage.

Ultérieurement, dans le cadre d’un reportage consacré au complotisme «Quand le doute vire au complot», des journalistes de la RTBF sont revenus sur cette scène du JT et ont interviewé le réalisateur, Bernard Crutzen. Voici l’extrait concerné :

 

On pourrait croire que les faits sont clairement établis à ce stade et qu’aucun débunkage supplémentaire n’est nécessaire. Et pourtant, décortiquer cette scène met en lumière certaines méthodes utilisées dans le film.

1. Des propos découpés, déformés

Commençons par l’aspect le plus évident: Bernard Crutzen découpe les propos du journaliste de la RTBF et lui fait dire autre chose. Le procédé est, hélas, fréquent dans les milieux de la «réinformation» et des théoriciens du complot et nous avons ici un cas d’école.

Laurent Mathieu, le journaliste présentant le JT dit ceci :

«On a enregistré au cours des 24 dernières heures 76 nouvelles hospitalisations. Elles sont en baisse. Tout comme le nombre de décès. 76 également. Il reste 502 patients aux soins intensifs. Là aussi, c’est moins qu’hier. Et malgré cette tendance positive, les experts sont unanimes, l’heure n’est pas au relâchement. On le voit, dans certains pays comme l’Allemagne, la courbe repart à la hausse en certains endroits. On pourrait même reconfiner. Et chez nous, pour le virologue Marc Van Ranst, il y a encore beaucoup trop de monde dans les rues et dans les parcs. Benoit Feyt.»

Et le réalisateur de «Ceci n’est pas un complot», grâce à un habile montage, lui fait dire ceci :

«L’heure n’est pas au relâchement. On le voit, dans certains pays comme l’Allemagne, la courbe repart à la hausse…».

[coupure avec commentaire de Bernard Crutzen]

«En certains endroits. On pourrait même reconfiner»

Nous insistons, le montage est habile. Soyons attentifs au mixage de la voix. Lorsque le propos est coupé, au moment où on apparaît le graphique et que l’on entend Bernard Crutzen, il n’y a pas une coupure nette. On entend la voix du journaliste, en arrière fond, sans comprendre ce qu’il dit. Ainsi, on a l’impression que le journaliste a continué à parler, disant des choses que Bernard Crutzen aurait simplement jugées superflues. Pas une seconde, le spectateur ne va imaginer qu’une phrase a été en fait coupée en 2.

2. Le graphique

Nous voyons à l’écran un graphique qui renforce son propos, lorsqu’il dit : «En réalité, le 9 mai les chiffres continuent de baisser en Allemagne»

 

Un graphique montrant l’évolution des cas en Allemagne. Remarquons que le journaliste ne parle pas de l’évolution des cas sur l’ensemble de l’Allemagne. Il dit : «On le voit, dans certains pays comme l’Allemagne, la courbe repart à la hausse EN CERTAINS ENDROITS.»

Ce graphique est donc hors sujet si l’on se réfère aux propos originaux. Mais il cadre avec la version découpée et remontée par Bernard Crutzen qui fait dire au journaliste que les cas remontent en Allemagne à ce moment-là.

Or il se trouve que, oui, à ce moment-là, il y a bel et bien eu une petite hausse des cas sur l’ensemble de l’Allemagne. Dans le fond, ce n’est pas bien important ; ce genre de courbes évoluant de toutes manières en dent de scie, une hausse ou une baisse sur 2-3 jours, ce n’est pas significatif. Et il se trouve que, ce jour-là, le 9 mais, il y avait bel et bien eu une petite hausse sur 3 jours.

Mais nous voyons pourtant bien un graphique avec des chiffres à la baisse… sans remarquer  – sauf si l’on y prête une très grande attention – qu’on nous montre en fait des chiffres POSTÉRIEURS. Le 9 mai, les journalistes de la RTBF disposaient au mieux des statistiques jusqu’au 8 mai. Or on nous montre des chiffres allant jusqu’au 11 mai.

Donc, Bernard Crutzen prend un graphique hors sujet, sans lien avec ce qui avait été réellement dit, mais qui colle avec les propos qu’il attribue au journaliste qu’il met en cause. Et ensuite, il joue avec les dates, dit une chose, en montre un autre, transformant une hausse en baisse.

3. Enlever tout ce qui ne colle pas à son récit

La thèse défendue ici est clairement celle d’une manipulation par la peur de la part des grands médias. Or, dans le cas présent, malgré les mises en garde, il y a globalement plutôt des bonnes nouvelles qui sont annoncées au JT :

«On a enregistré au cours des 24 dernières heures 76 nouvelles hospitalisations. Elles sont en baisse. Tout comme le nombre de décès. 76 également. Il reste 502 patients aux soins intensifs. Là aussi, c’est moins qu’hier.»

Mais le spectateur n’en saura rien, ces propos ayant été coupés. Ils auraient pourtant atténués un peu cette impression de manipulation par la peur et de «médias mainstream» noircissant systématiquement la réalité.

4. Mais au  fait, de quoi parlaient les actualités allemandes à ce moment-là ?

Bernard Crutzen dit au sujet des actualités allemandes :

« Ma compagne est germanophone, elle vérifie les médias allemands. Il s’agit d’un seul canton. Deux abattoirs sont concernés. Les conditions de travail et d’hébergement d’ouvriers venus des pays de l’est ont généré une contamination très localisée. Rien à voir avec une reprise de l’épidémie à l’échelle nationale. Juste un petit raccourci journalistique pour encourager le respect des mesures ? Une erreur de la part d’un présentateur sous pression ? Une fake news ? »

Nous voyons donc un extrait d’une émission d’une TV allemande. Il s’agit d’une émission d’actualité politique, Wetpol (pas un JT), diffusée par la chaîne régionale publique WRD. Cette émission du 10 mai traitait, entre autres des conditions de travail dans les abattoirs et des clusters qui y apparaissaient. Donc oui, il y avait un problème de contamination dans certains abattoirs. Mais est-ce vraiment à cela que se résumait l’actualité allemande en lien avec le Covid ?

Il est facile de fouiller dans les archives. Par exemple ici :

«Le taux de reproduction Corona dépasse à nouveau la valeur critique 1»

«Selon l’Institut Robert Koch (RKI) de Berlin, le taux d’infection par le virus en Allemagne est repassé au-dessus de la valeur critique de 1. Le taux de reproduction (R) est actuellement estimé à 1,1, selon le rapport de situation du RKI. La valeur indique combien d’autres personnes une personne infectée infecte en moyenne. Avec une valeur supérieure à 1, chaque personne infectée infecte statistiquement plus d’une autre personne. Le RKI a souligné à plusieurs reprises que pour maîtriser l’épidémie, le taux de reproduction doit être inférieur à 1. Mercredi, le RKI avait encore donné la valeur de 0,65. Depuis lors, le taux de reproduction n’avait cessé d’augmenter, pour atteindre 0,71 le jeudi et 0,83 le vendredi.»

Ou dans cet autre article :

«Schleswig-Holstein – Tests Corona pour tous les employés des abattoirs»

«Au milieu de la phase d’assouplissement des mesures Corona, les autorités de trois États fédéraux doivent déjà tirer le frein d’urgence en raison de chiffres d’infection trop élevés. Dans trois cantons de Thuringe, de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et du Schleswig-Holstein, la valeur critique de 50 nouvelles infections pour 100 000 habitants a été dépassée sur sept jours.»

Voici le JT du soir de la TV publique allemande (diffusé, entre autres, par la chaîne régionale WRD mentionnée plus haut, celle dont est tirée l’extrait présenté dans le film «Ceci n’est pas un complot»).

Premier sujet, les contaminations dans les abattoirs. Deuxième sujet, la réouverture des restaurants. Troisième sujet, la réouverture de certains musées…

…Quatrième sujet, nous citons, «Konsequenzen nach gestiegenen Infektionszahlen». En français : «Conséquences de l’augmentation du nombre d’infections». On explique que 3 cantons sont au dessus du seuil d’alerte fixé (remarque : Nous traduisons le terme «Kreis», par «canton». D’autres traductions utilisent le terme «district»).

Pour le lecteur qui ne maîtrise ni la langue de Goethe ni l’utilisation des traducteurs en ligne, il est également facile de trouver des articles en français :

Covid-19 en Allemagne : vers un reconfinement ?

Coronavirus : premiers couacs dans le déconfinement en Allemagne

Confinement prolongé au 1er juin en Grande-Bretagne, signaux inquiétants en Allemagne, baisse des décès dans certains pays: les nouvelles du 10 mai

Pour compléter, voici le bulletin émis par l’Institut Robert Koch (RKI) ce 9 mai 2020 (en anglais). On y trouve notamment des explications sur ce qu’est le taux de reproduction «R». Les propos y sont très mesurés, très prudents, et l’on y dit bien qu’il faut surveiller ce taux sur la durée et qu’il faut se garder de toute interprétation hâtive.

En résumé, si nous consultons les nouvelles d’Allemagne à ce moment-là, la situation ne semblait pas catastrophique en Allemagne (rappel : personne n’a prétendu qu’elle le fut, si on s’en tient à la version originale du JT de la RTBF et non pas à la version découpée et remontée par Bernard Crutzen…). On parlait du déconfinement en cours (réouverture des musées, etc.). On parlait aussi de certaines manifestations contre la «dictature de Merkel». On parlait aussi du fameux taux de reproduction, R, qui était passé au dessus de la barre de 1, selon l’Institut Robert Koch. La communication à ce sujet restait très mesurée, on précisait bien qu’il y avait une marge d’erreur et qu’il fallait suivre tout ça…

…Et on parlait aussi de certaines zones qui étaient particulièrement touchés. Comme mentionné plus haut on parlait de TROIS cantons qui avaient dû revenir partiellement arrière dans le déconfinement… et non pas UN SEUL. Petit détail parmi d’autres. Dans 2 d’entre eux, on mettait beaucoup en cause les conditions de travail dans les abattoirs. Dans un autre on parlait de clusters dans les maisons de retraite.

Nous avons donc résumé au mieux ce que nous avons trouvé dans les actualités allemandes de l’époque liées au Covid. Nous avons fourni ici un certain nombre de sources (et nous invitons le lecteur curieux à prendre du temps pour lire, vérifier, comparer, etc.). Et nous nous posons une question à ce stade. Comment Bernard Crutzen, journaliste professionnel, qui explique avoir fait des recherches avec l’aide de sa compagne germanophone, et qui nous parle d’une enquête de plusieurs mois, a-t-il pu passer à côté de cette actualité ? Comment a-t-il pu résumer cette actualité à des clusters dans 2 abattoirs dans 1 canton ?

5. La RTBF aurait-elle dû traiter la question des abattoirs ?

Les propos du journaliste découpés, remontés, déformés. L’actualité allemande elle aussi déformée, ou du moins réduite à pas grand-chose. Le tableau semble accablant pour le réalisateur de «Ceci n’est pas un complot»… On pourrait néanmoins lui reconnaître un mérite : celui d’avoir attiré l’attention du public francophone sur cette question des clusters dans les abattoirs. On pourrait aussi reprocher à la RTBF d’avoir passé sous silence cette problématique lors de sont traitement de l’actualité allemande.

Sauf que non.

Regardons cet article :

«Les contaminations au coronavirus y repartent à la hausse: un canton doit réintroduire le confinement en Allemagne»

«En Rhénanie du Nord-Westphalie, un important foyer de Covid-19 a vu le jour à Coesfeld dans une usine de transformation de viande, dont plus de 100 des 1.200 employés ont été infectés. Ces installations ont été provisoirement fermées, a déclaré vendredi le ministre de la Santé de ce land (Etat régional), Karl-Josef Laumann.»

C’est un article daté du 8 mai 2020, sur le site de la RTBF.

Et on trouve d’autres articles postérieurs traitant de ce sujet, par exemple ici : «Allemagne : plus de 1000 contaminations au coronavirus dans une entreprise de transformation de viande» (et il en va de même dans passablement d’autres médias francophones).

En bref, s’il s’agissait de s’informer sur ces histoires de clusters dans des abattoirs allemands, Bernard Crutzen n’aurait pas eu besoin de solliciter sa compagne germanophone : il lui aurait suffit de consulter le média qu’il était en train de mettre en cause.

6. Alors…

… La scène se conclut par une question : «Juste un petit raccourci journalistique pour encourager le respect des mesures ? Une erreur de la part d’un présentateur sous pression ? Une fake-news ?»

C’est une fausse question. Le réalisateur fabrique une histoire à partir de rien et nous demande de nous positionner, proposant 3 hypothèses au choix.

Mais en fait, il n’y a que 2 options. Soit nous faisons confiance au réalisateur (journaliste, par ailleurs), prenant pour argent comptant son « enquête » et, dès lors, seule l’hypothèse de la fake-news tient la route. Soit nous prenons le temps (beaucoup de temps) pour vérifiezr les faits, et dès lors aucune de ces 3 hypothèses n’a la moindre crédibilité.

Le réalisateur n’a pas besoin d’accuser franchement de fake-news. Il fait en sorte que le spectateur ne puisse pas en tirer une autre conclusion. Entre insinuation et fausse question, le réalisateur jette une accusation lourde, sans avoir à l’expliciter ni à l’assumer.

Le procédé est très fréquent dans ces milieux qui, sous prétexte «d’information alternative», diffusent des «faits alternatifs» : jeter des informations manipulées qui ne peuvent amener qu’à une conclusion possible et faire semblant de faire appel au sens critique du lecteur ou du spectateur, en jouant à «je pose la question» et «réfléchissez par vous-même».

7. Interview du directeur de l’information


L’enchaînement avec la scène suivante mérite notre attention.

Le réalisateur pose donc des questions au spectateur. Puis il annonce avoir pris rendez-vous avec le directeur de l’information de la RTBF.

Que pouvons-nous en conclure ? Que le réalisateur a interpellé le directeur de l’info pour lui faire part de ses questions. Que celui-ci n’a rien démenti sur le fond et s’empêtre dans des réponses un peu vagues. Et après nous passons à l’intervenante suivante, qui elle parle de fake-news diffusées par les grands médias «officiels».

Mais que voyons-nous réellement ? Qu’entendons-nous ? En fait nous n’entendons pas les questions posées. Nous ne savons pas quelles sont les informations transmises. Le directeur de l’information de la RTBF a-t-il été mis au courant de la manière dont Bernard Crutzen a découpé et remonté les propos du journaliste mis en cause lorsqu’il répond au question ? Nous ne savons pas non plus de quelle manières ces réponses ont été découpées et jusqu’à quel point elles nous donnent une idée fidèle des propos tenus ; au vu du traitement infligé au journaliste présentant le JT, la question mérite d’être posée.

Et nous pouvons faire les mêmes remarques sur l’intervenante suivante. Parle-t-elle de ce fameux JT de la RTBF ou d’autre chose ? Etc.

En bref, nous ne savons rien. Nous n’avons aucune information claire. Juste des impressions découlant de la manière dont le montage a été fait et, notamment, dont les scènes s’enchaînent.

8. Les explications du réalisateur : d’abord, le culot…

Le réalisateur a donc été interviewé par la RTBF et questionné sur son curieux montage (revoir la séquence, en début d’article serait ici utile).

Sa première réponse relève du culot à l’état pur : «Ce n’est pas vrai. C’est une interprétation, que vous faites vous…»

Nous n’allons même pas chercher à argumenter là-dessus. Il suffit de regarder le JT original et de le comparer avec ce qui en a été fait dans le film pour juger ce que vaut cette réponse.

Tout cela peut paraître risible, tant la mauvaise foi est évidente ici. Mais il est possible que cette réponse satisfasse un certain public, prêt à défendre à tout prix ceux qu’il considère comme des «lanceurs d’alerte» ou des «chercheurs de vérité».

9. … ensuite le message. Ah,  LE MESSAGE…

«Le message principal de mon film», nous dit Bernard Crutzen…

La deuxième partie de son explication mérite toute notre attention. En résumé, le réalisateur crée une opposition entre la grande cause qu’il prétend défendre et l’idée même de vérification de l’information.

«Comme par hasard, tous les points que vous reprenez sont ceux qui ont fait l’objet de critiques dans les médias. Tous les mêmes. C’est de nouveau le fact-checking.

Sauf que le message principal de mon film vous allez pas passer, c’est-à-dire qu’on est dans un déficit de démocratie dont les journalistes sont principalement responsables, c’est-à-dire qu’ils ont relayé sans donner l’avis d’autres personnes divergentes, sans donner la parole à des scientifiques qui ont un autre avis, sans creuser d’autres sources.

Donc, voilà, vous allez faire le fact-checking de mon film. On l’a déjà fait 25 fois. C’est pas la peine quoi.»

On remarquera qu’il s’offusque que la journaliste l’interroge sur des points qui ont déjà fait l’objet de critiques dans les médias. Pourtant, il s’agit peut-être simplement de points, comme dans cet exemple, dont la fausseté est clairement établie… Et a-t-il seulement donné une fois une explication complète à ces points, sans les réduire à une question de «détails» ou s’en tirer avec des formulations telles que «j’ai fait des petits arrangements qui allaient dans le sens de ma narration» ?

Quand à la notion de fact-checking qui l’agace tant, il s’agit simplement de vérifier ce qui nous est présenté comme des faits. S’assurer de la véracité d’un propos devrait être basique dans le travail d’un journaliste. Or cela nous est présenté ici comme quelque chose, de suspect et hors de propos.

Mais c’est qu’il y a la question du «message». Le réalisateur a un message à transmettre. Un message si important, à ce point transcendantal, qu’à côté de cela la question de la véracité du propos paraît dérisoire, si ce n’est mesquine. Rhétorique connue chez celles et ceux qui diffusent des théories du complot.

Le «message» serait si important qu’on ne pourrait l’étayer qu’avec des informations douteuses voire carrément fallacieuses ? D’où sort cette opposition entre message et vérification des faits ? Au contraire, si l’on juge que l’on aborde un sujet particulièrement important, ne devrait-on pas être d’autant plus attentif à la question de la vérité et du mensonge ? Une phrase nous paraît particulièrement de circonstances ici : «Quand on a pas d’arguments, on ment.»

Comme on a déjà pu le voir (et ce n’est pas fini), film regorge de telles scènes, faites de manipulations et de fausses informations.

10. Finalement, quelles conséquences ?

Dans ces jours de mai 2020, un élément de l’actualité allemande est en lien avec le covid. Nous n’en avons rien dit jusqu’ici (et Bernard Crutzen n’en a pas parlé…) : les agressions contre les journalistes. Cet article (en allemand), daté du 8 mai, relate notamment qu’en l’espace de quelques jours deux équipes de journalistes avaient été agressées à Berlin lors de manifestation contre les mesures de restrictions. C’était le début d’un phénomène qui allait s’accroître au point d’en devenir quasiment systématique.

 

Ces agressions de la part de manifestants biberonnés aux théories du complot semblent en effet être devenues la norme et Reporters Sans Frontières y a consacré un article six mois plus tard, en novembre 2020 :

«Allemagne : les journalistes systématiquement agressés lors de manifestations contre les mesures anti-Covid»

«(…) Cela fait six mois maintenant que le harcèlement, les menaces et les entraves que subissent les journalistes lors des manifestations contre les restrictions sanitaires Covid-19 sont devenus la norme. A Berlin, l’Union des journalistes a recensé plus de 100 incidents de ce type depuis mai dernier, parmi lesquels 10 cas de journalistes frappés ou ayant reçu des coups de pied. Des femmes journalistes et des équipes vidéo auraient également subi injures et harcèlement, voire reçu des menaces de mort.»

Finalement – pour reprendre un certain style de question – quel est le message de ce film ?

Grompf